LAUDATUMS DES JURYS 2024

© fnto – Gare du Midi – Cérémonie de clôture du Fipadoc 2024

  • GRAND PRIX DOCUMENTAIRE INTERNATIONAL
    Sauna Sisterhood de Anna Hints

Une petite maison en rondins dans la forêt d’Estonie. Un feu crépite, ses braises allument un espace spécial, confiné, où un petit groupe d’âmes est assis nu, entièrement présent, pleinement vulnérable les uns aux autres et à nous.
Smoke Sauna Sisterhood nous emmène dans un voyage intime profond à travers la douleur, le chagrin, le regret, l’espoir, la joie et le rire partagé – un voyage qui semble être un témoignage au début, mais que nous réalisons être un rituel purificateur spécial. La réalisatrice crée un espace extraordinairement sûr pour nous en tant que public et pour ses personnages qui se permettent d’exposer leur fragilité et de réaliser leur force. Dans ce miroir se reflète une histoire nuancée de la douleur et de la résilience des femmes à travers le temps.

  • GRAND PRIX DOCUMENTAIRE NATIONAL 
    Un Pasteur de Louis Hanquet

On se méprend sur le terme « pathétique ». Ce film « Un pasteur » est pathétique au sens littéral : qui suscite une émotion intense, celle qui nous a emporté dans ce poème. Cette ode à la vie, à la nature, au mouvement et à l’inéluctable servis par une maîtrise visuelle, sonore et dramaturgique. « Un pasteur » c’est vraiment du cinéma !

  • GRAND PRIX DOCUMENTAIRE IMPACT
    Against the tide de Sarvnik Kaur

Ce documentaire d’exception, par son esthétique et sa narration intimiste, dresse le
portrait de personnages magnifiques confrontés à des enjeux profondément universels.
À la manière d’un conte documentaire, ce film suscitera une réflexion sur les
problématiques liées à la pêche et à la protection environnementale. Mais au-delà, il pose
avec acuité la question de notre résilience face à un monde globalisé, aux ressources
limitées et captées par les plus puissants.
Quels sacrifices accepter pour survivre lorsque le quotidien est pour les plus modestes
une lutte de chaque instant ? Comment perpétuer ses traditions ? Comment rester
intègre ? Autant de déchirements intimes qu’Against the Tide illustre à la perfection.
Son propos est un appel à agir en faveur de plus de solidarité et de partage, afin que le
monde reste viable pour la majorité de l’humanité.

  • GRAND PRIX DOCUMENTAIRE MUSICAL 
    Little Richard de Lisa Cortés

Nous avons choisi à l’unanimité de saluer « Little Richard I am everything », réalisé par Lisa Cortes, un récit bouleversant nourri d’archives et de témoignages qui rend à l’artiste sa place centrale dans l’histoire de la musique. Profondément actuel et maitrisé, ce portrait de Little Richards comme figure majeure de la pop culture met en scène un parcours de vie complexe, créatif et audacieux, qui nous éclaire sur les aspirations et les expressions de la société et des artistes de notre temps.

  • PRIX SMART 
    Spots of Light de Adam Weingrod

Le jury Smart a décidé à l’unanimité de décerner à « Spots of Light » le prix de la
meilleure œuvre dans la catégorie Smart. Cette expérience en réalité virtuelle nous
plonge dans le destin de Dan Layani, un soldat ayant perdu la vue à la guerre. « Spots of
light »qui n’aurait pu être réalisé dans un format traditionnel, nous transmet une leçon de
vie et sa narration nous rappelle que le courage et l’espoir peuvent se nicher même dans
les recoins les plus sombres.
Au milieu de l’obscurité totale, chacun peut toujours trouver sa propre lumière.
Bravo à l’Onf qui n’a pas attendu de mettre la clef sous le paillasson pour permettre à ce
film d’être « vu »

  • PRIX SACEM DE LA MUSIQUE ORIGINALE 
    Un Pasteur de Louis Hanquet

Le jury du prix de la musique originale a distingué une musique qui contribue fortement à l’écriture filmique et prend une place importante dans la dramaturgie. Ce véritable geste musical, travaillé et puissant, illustre ce qu’une collaboration entre un cinéaste et un compositeur peut produire de vivant et d’audacieux. Le jury récompense Julien Ribot pour sa partition du film Un pasteur.

  • PRIX DU COURT MÉTRAGE 
    Madeleine de Raquel Sancinetti

Le jury a récompensé ce film qui a su explorer différentes techniques et les combiner avec fluidité. Grâce à la beauté des personnages animés et à leur lien intime avec les personnes filmés, cette œuvre réussit à parler du vieil âge et de l’approche de la mort, en alliant douceur, humour et ironie. Le jury a été sensible à la relation sincère que la réalisatrice entretient avec Madeleine et à sa démarche artistique qui offre une nouvelle dimension au réel et le fait grandir. 

  • PRIX DE LA JEUNE CRÉATION
    Fatmé de Diala Al Hindaoui

« Nous avons été honorés et ravis d’explorer les multiples mondes créés par de potentiels futurs cinéastes dans lesquels ils nous ont invités. Reconnaître le talent des jeunes dans une compétition au Fipadoc confirme notre conviction que le soutien des talents est essentiel pour le genre et la communauté du film documentaire. Nous avons décidé de récompenser un film qui nous a émus avec ses moments intimes magnifiquement capturés, embrassant ses imperfections narratives. Le lauréat illustre la promesse d’un cinéaste courageux, n’ayant pas peur de s’immerger dans des récits contemporains délicats. Le gagnant du Prix Jeune Création est « Fatmé » de Diala Al Hindaoui. »

  • PRIX TËNK 
    Basia: Three Short Stories de Mateusz Pietrak

Nous sommes ravis de décerner cette année au nom de Tënk, la plateforme du cinéma documentaire, le prix Tënk-Fipadoc de la jeune création au film Basia: Three Short Stories de Mateuzs Pietrak.

L’art du portrait est délicat, et Mateuzs Pietrak parvient à nous faire rencontrer Basia d’une manière fine et intime. Basia, dans le film, est seule mais elle est entourée. Elle est angoissée mais pleine d’énergie. Elle est grave mais drôle. C’est sûrement cela, une vraie rencontre : accéder aux paradoxes des êtres humains. Le réalisateur filme Basia dans son intimité, mais avec une grande pudeur. Il est tout près d’elle mais capte sa solitude. Il nous la montre bavarde mais aussi silencieuse. Nous avons été très sensibles à ces nuances, à cette délicatesse, à cette capacité, parfois, de filmer à distance (derrière une porte, un rideau) sans impudeur. C’est que la confiance est là. Et nous avons besoin de la sentir, cette confiance, pour bien apprécier le portrait. Le montage du film en trois parties permet cela, aussi : progresser dans la rencontre, entrer dans la famille, voir la tendresse, les peurs, la mort qui peuple beaucoup de choses, pour aboutir à la poésie d’un monologue, d’une représentation, et du risque face au public. Merci à Mateuzs Pietrak de nous avoir ainsi fait connaître une petite part de Basia.

Ce prix que nous remettons consiste en un achat de droits svod pour une diffusion de deux mois sur Tenk.fr, ainsi que de 500 euros destinés au réalisateur.

Nous avons hâte de faire découvrir ce film à nos abonné·es !

  • PRIX DES JEUNES EUROPÉENS
    Bon voyage de Karine Birgé

Cette année, le choix du jury a été influencé par une sélection diversifiée de documentaires puissants et impactants, non seulement en raison des thèmes abordés, mais aussi de la manière dont ils les ont transmis. Avec l’histoire de sa grand-mère, la réalisatrice de « Bon Voyage », Karine Birgé, utilise une approche risquée et expérimentale de la narration, combinant à la fois des outils théâtraux et cinématographiques classiques. Ils fusionnent dans une forme hybride de réalisation documentaire.

« Bon Voyage » est une histoire très personnelle, et pour cette raison, elle touche également un public plus large grâce à une approche accessible et universelle. Dans sa réalisation, Karine Birgé adopte une approche très habile et artisanale de la narration. Le son, également, devient un outil supplémentaire pour construire l’intrigue du film. Le jury souhaite récompenser Karin Birgé pour son talent unique à traduire ses propres sentiments au public, dépeignant la vie, la mort et l’amour de manière très belle, sincère et humaine.

  • PRIX MITRANI 
    Riverboom de Claude Baechtold

« Si le prix Mitrani récompense un premier ou un deuxième film, il est courant qu’il nécessite plusieurs années pour le réaliser. Ici, il s’agit de 20 ans ! 20 ans parce que les images tournées à l’occasion de ce qui devait être juste un prétexte à voyager en Afghanistan vont être perdues, retrouvées, et que 20 ans après on a un autre regard sur la vie … Ces images qui témoignent de l’aventure de trois jeunes gens, apprentis journalistes valeureux -et un peu inconscients- raconte aussi un apprentissage personnel, ou l’intime et le politique vont se mêlent pour une issue rocambolesque … C’est avec beaucoup d’humour et d’autodérision que ce récit devient au présent, tirant un fil réellement comique, ou, en creux, se lit la chape de plomb qui est tombée aujourd’hui sur l’Afghanistan, on se demande ce que sont devenus les habitants aux regards lumineux … il fallait oser la comédie documentaire, le pari est réussi, et nous sommes ravis de donner à Riverboom le prix Mitrani. »

  • PRIX CINÉ+
    20 jours à Marioupol de Mstyslav Chernov

Certaines images retiennent par leur force, à partir de la rencontre avec la réalité inscrite en elles, aussi brutale et éprouvante soit-elle. Preuve aussi que les images ont un rôle à jouer, dans le présent et pour l’avenir, pour avoir su exister dans un contexte où, à la réalité de la guerre, s’ajoute une réalité seconde, celle de la guerre des images.
Documenter une guerre n’est pas chose facile. Les chaînes télévisées montrent des images chocs, points d’acmé du conflit dans sa lecture en cours.
La temporalité d’un film est autre, déployant la face immergée de ces images et de ces sons, ce qui a conduit à leur émergence et à leur existence, saisie dans une durée, une autre expérience du temps, qui constitue une preuve seconde.Telle est la force, la qualité, la singularité de ce film qui invite le spectateur à regarder la réalité en face.Le prix Ciné+ est attribué à : 20 jours dans Marioupol de Mstyslav Chernov

Some images stand out for their strength, stemming from the encounter with the reality inscribed in them, no matter how brutal and challenging it may be. This is also proof that images have a role to play, in the present and for the future, for having existed in a context where, in addition to the reality of war, there is a second reality, that of the war of images.

Documenting a war is not an easy task. Television channels show shocking images, the culmination points of the conflict in its ongoing narrative. The temporality of a film is different, unfolding the submerged side of these images and sounds, what led to their emergence and existence, captured in a duration, another experience of time, which constitutes a second proof. Such is the strength, quality, and uniqueness of this film that invites the viewer to face reality. The Ciné+ Award goes to: ’20 Days in Mariupol’ by Mstyslav Chernov

  • PRIX POUR LES FEMMES DANS LES MÉDIAS
    Hawar, nos enfants bannis de Pascale Bourgaux

Au sein de l’association PFDM, nous avons choisi de récompenser à l’unanimité “HAWAR: nos enfants bannis”. Le sort des femmes yézidies nous a touché car elles vivent une quadruple peine: Enlevées, esclavagisées, enceintes de leurs bourreaux, une fois libérées elles sont contraintes d’abandonner leurs enfants par leurs propres familles.  Encore une fois, ce sont les femmes et les enfants qui paient le prix de la folie des hommes. Nous avons choisi de saluer, le travail de Pascale Bourgaux, pour son documentaire exceptionnel tourné dans des conditions dangereuses et difficiles. Elle a su nous emporter dans la quête d’une femme dont nous ne verrons jamais le visage mais à laquelle nous nous sommes profondément attachées. A PFDM nous sommes fières et  heureuses de lui décerner ce prix.

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