CHAQUE HOMME DANS
SA NUIT
S’EN VA VERS SA
LUMIÈRE*

Le Fipadoc aime à se définir comme un festival citoyen. En ces temps agités, nous souhaitons que s’y épanouissent les échanges qui favorisent la démocratie, l’altérité qui scelle le pacte social, la culture qui adoucit les laideurs du quotidien.

Depuis plusieurs mois, nous sélectionnons ces films qui nous aident à comprendre le monde, celui des puissants mais aussi le monde de l’intime. Humblement, nous voulons contribuer à apporter des éléments nécessaires pour nous construire citoyens.

Ainsi se retrouvent ces tendances documentaires qui s’articulent autour de trois vertus : savoir regarder l’autre avec attention, savoir regarder en soi-même pour pouvoir imaginer un monde meilleur, et, pour autant, savoir regarder le monde tel qu’il est, sans baisser les yeux, ni sa caméra.

Le documentaire est un contre-pouvoir lorsqu’il donne la parole aux oubliés, aux silencieux, aux révoltés. Lorsqu’il résiste aux représentations dominantes, lui, qui s’est sans cesse construit contre la toute-puissance de la fiction. Lorsqu’il ouvre l’écran et nos yeux à d’autres réalités, parfois invisibles. Il est le genre qui ne peut tricher face à la réalité du monde, et plus encore qui ne le doit pas.

Donner la parole aux oubliés de l’actualité quotidienne: les Amérindiens de Yintah (de Jennifer Wickham, Brenda Michell et Michael Toledano), la jeunesse de Soudan, souviens-toi (Hind Meddeb), Fierro, le héros mexicain de Enfin Libre après 50 ans d’emprisonnement à tort (Santiago Esteinou). De Bretagne et son éleveur bio de Sur la paille, d’Eric Guéret ; au Pays basque, où il faut Que cela se sache : un médecin est mort sous la torture des autorités espagnoles (Amaia Merino Unzueta et Ander Iriarte).

L’année 2024 fut celle où le plus d’élections se sont tenues dans le monde. Alors que deux pays semblent à nouveau se partager la planète, partons à la rencontre de ces Russes et de ces Américains qui croient en Trump (Au nom de Trump) et en Poutine (Bonheur pour tous). À la tête de l’État, certains s’accrochent désespérément comme Benjamin – Bibi – Netanyahou en Israël (The Bibi Files), quand d’autres exercent le pouvoir avec retenue comme Madame la Présidente de Slovaquie (de Marek Sulik).

Il devait y avoir des élections en Ukraine également, mais la guerre y fait toujours rage (Ukraine – La Guerre ordinaire, de Olha Zhurba). Au front comme à l’arrière, les Ukrainiens découvrent les blessures invisibles d’une guerre longue (La Berceuse d’un père, de Lesia Diak). Sur les champs de bataille, l’humanité se perd et se trouve à la fois.
Ce bouleversant paradoxe est habité d’humains d’exception (Résister pour la paix, de Hanna Assouline et Sonia Terrab et Je ne haïrai point – Un médecin de Gaza sur les chemins de la paix, de Tal Barda). Nous leur réservons une place de choix : une rencontre avec les réalisatrices de ces films et un de leurs protagonistes, le médecin palestinien
Izzeldin Abuelaish.

Les ténèbres et la lumière se disputent aussi un autre lieu de conflit, le champ de l’intime qui se raconte dans de nombreux films cette année ; avec colère (Une Famille, de Christine Angot), avec style (François Mauriac, mémoires intimes, de Virginie Linhart), avec tact (Fratrie, de Juliette Cazanave), avec rudesse (Ceci est mon corps, de Jérôme Clément-Wiltz), avec humour (L’homme aux mille visages, de Sonia Kronlund)…

Et la rêverie ? Le documentaire nous en ouvre la voie dans le sillage d’Orlando – Une vie de compositeur à la Renaissance (de Joachim Thôme), de Ravel en mille éclats (de François-René Martin et Gordon), de I Am Martin Parr, photographe so British (de Lee Schulman) de La Fascination de la lumière de Thomas Riedelsheimer.

Enfin, notre 7 e édition célèbre l’océan : l’exploit d’une jeune navigatrice en Devenir, les aventures d’une famille qui fait de L’océan sa maison. Tandis que dans les profondeurs, le meilleur Des baleines, des tortues et des hommes s’oppose au pire de l’exploitation des fonds marins (La Puissance des abysses). Ces films ont été choisis pour vous, cher public de Biarritz, nous espérons qu’ils vous aideront sur les chemins de 2025 à marcher vers votre lumière.

Vive le doc ! Vive le Fipadoc !

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

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